Les populations immigrantes à risque au Canada
Au Canada, on a analysé et développé l’immigration et les recherches autour du domaine socio-économique en mettant en œuvre une politique migratoire qui favorise les travailleurs et leurs familles, des professionnels et des personnes ayant un haut niveau d’éducation. Nombre de recherches portent sur leurs conditions d’emploi et d’insertion socio-économique et démontrent les lacunes de plusieurs de nos programmes ainsi que les besoins de ces immigrants. Par contre le Canada reçoit aussi aux environs de 10% de personnes réfugiées qui arrivent soit comme réfugiés publics soit comme demandeurs du statut de réfugiés. Ces populations sont souvent dans des statuts précaires et dans des situations de vulnérabilité. Elles arrivent ou non en famille et ont des expériences migratoires souvent difficiles accompagnées de violences, de traumatismes, de séparations familiales et de déplacements forcés. Au sein de P2P, il parait essentiel de se préoccuper de ces populations qui arrivent dans les différentes régions du Canada dont plusieurs sont sous équipées pour faire face à leurs besoins particuliers. Ces réfugiés qui deviennent des résidents permanents et des citoyens canadiens rencontrent les mêmes obstacles que les autres immigrants mais on doit aussi saisir leurs spécificités et les caractéristiques qui les placent en situation inégale avec les autres citoyens.
Par ailleurs les immigrants, économiques ou réfugiés, ne représentent pas qu’une génération et ne sont pas homogènes. Il y a parmi eux des jeunes et des enfants, certains venus avec leurs parents, d’autres nés au Canada. Ces deuxièmes générations méritent aussi notre attention car, l’expérience d’autres pays démontre que les processus d’intégration, de reconnaissance et de participation doivent les impliquer directement. Sinon on s’expose à des difficultés sociales, tant pour eux que pour les communautés dans lesquelles ils vivent. Dans cette immigration, les femmes et les aînés continuent à vivre des processus d’intégration différenciés et des formes de discrimination spécifiques. Les recherches doivent scruter leurs processus d’intégration ainsi que les capacités de nos communautés à les accueillir et inclure. Finalement une partie des immigrants continuent à vivre dans la pauvreté, dans la précarité et dans l’exclusion sociale. Pour ceux-là aussi qui peuvent être en grande détresse, en situation d’itinérance ou dans des situations de logement précaires, il est nécessaire de mener des travaux de recherche qui permettent de mieux comprendre leur situation et les mesures à mettre en œuvre pour l’améliorer.
Dans cette thématique, nous proposons d’articuler ces questions sur les concepts de vulnérabilité, de précarité, de stigmatisation et ce afin d’analyser et de déconstruire le concept de population à risque en réfléchissant sur qui porte et subit le risque. Particulièrement on peut développer une analyse intersectionnelle des oppressions et inégalités vécues par ces populations.
Nous proposons deux dimensions pour ce thème :
- L’analyse intersectionnelle des expériences de populations stigmatisées et vulnérables. L’analyse des rapports politiques, économiques, interculturels, sociaux et intergénérationnels en jeu
- Les ressources, les méthodes, les mesures, programmes, bonnes pratiques et outils pour un changement économique et social concernant ces populations